Man : les dernières révélations sur le crime

L’appel à la prière qui se faisait tous les jours à partir de 3 h 30 et 4 h 30 à la grande mosquée de Man ne se fait plus depuis l’assassinat le 11 mars dernier de son muezzin, El Hadj Abou Dramane par un jeune du nom de Doumbia Yacouba. Selon le gardien des lieux,  Daouda Koné, personne ne veut se rendre dans cette mosquée avant 5 h du matin. « Nous avons tous peur », avoue-t-il. 

Pour des raisons de sécurité, le premier adjoint de l’imam principal, El Hadj Yacouba Shérif a demandé aux muezzins de ne plus faire l’appel à partir de 3 h 30. Selon Koné, c’est vers 3 h 30 qu’il a aperçu le tueur ce samedi-là. Ils se sont salués poliment. Ensuite, l’homme se serait présenté à lui comme un prédicateur de la mosquée du quartier Domoraud. « C’est après cela qu’il est allé s’installer à l’intérieur de la mosquée et moi je suis retournée dans ma chambre pour me reposer en attendant la prière de 5 h ».

C’est lors de son repos que le crime sera commis. M. Soumahoro est l’une des personnes qui était présente sur les lieux au moment du crime. Enseignant à l’université de Boston aux Etats-Unis, il explique que l’homme était assis sur « le Tourab » (la place de l’imam). « Je lui ai demandé de quitter l’endroit. Il a opposé un refus », relate-il. En voulant le forcer à quitter les lieux, l’homme l’aurait tapé avec un bois.

« Je me suis enfui pour aller à la police, au commissariat du 2ème arrondissement. Il était seul en ce moment», nous explique-t-il. A son retour avec les policiers, le muezzin avait déjà été assassiné. Au domicile du défunt, c’est la colère et l’indignation. « Nous sommes choqués d’entendre que l’agresseur de notre frère est un fou.  C’est un jeune homme bien portant. C’est sûrement suite aux coups qu’il a reçus qu’il faisait semblant de délirer», a relevé le frère cadet du défunt, Oumar Doumbia.

Quant à Diakité Zoumana, neveux du muezzin, il croit lui aussi que le tueur n’est pas fou. « C’est nous qui l’avons transporté jusqu’à la préfecture de police. Et au moment de notre arrivée à la police, il a voulu se saisir d’une arme de la police contre nous, notamment une Kalachnikov. Nous l’avons neutralisé. Si nous avons évité de tuer ce criminel en le mettant à la disposition de la police, c’est parce que nous voulons que toute la lumière soit faite», a-t-il relevé pour sa part. Selon la famille, contrairement à ce qui avait été dit le dimanche, faisant état de ce que le commanditaire du tueur serait arrêté à Danané, il n’en est rien.